Chanter un « Om » en plein musée ? Il y a dix ans, vous seriez passé pour un fakir farfelu. Aujourd’hui, pas un lieu d’art qui n’échappe à la mode yogi. Du Centre Pompidou au Hammer museum de Los Angeles, de la Tate Modern de Londres au Palais de Tokyo, de la fondation Sandretto de Turin au musée d’ethnographie de Genève, les tapis de yoga ont envahi les salles d’exposition. Une nouvelle forme de marketing des publics ? « À une époque où chacun cherche à tirer son épingle du jeu, à se démarquer et à proposer des concepts innovants et stimulants, n’est-il pas évident que les musées et les profs de yoga s’associent pour séduire un plus grand nombre de pratiquants ? », reconnaît Émilie Le Dé, professeur de yoga qui intervient notamment au Palais de la Porte Dorée. À ses yeux, le dialogue est fécond : « Le yoga permet d’ouvrir son corps et son esprit de manière à être plus réceptif à ce qui nous entoure. Visiter un musée ou participer à une expo dans ces conditions est idéal ! » Certains accros aux asanas considèrent cet engouement avec un certain scepticisme : « Franchement, pratiquer au milieu des visiteurs ou dans des lieux pas conçus pour cela, je ne vois pas l’intérêt », tranche une femme de musée, yogi confirmée. L’intérêt est pourtant multiple, selon tous ceux qui ont tenté l’expérience. Au CEAAC de Strasbourg, qui propose des cours réguliers, « le fait de pouvoir pratiquer dans un beau lieu chargé d’histoire (notre bâtiment est un ancien magasin de luminaires et porcelaine Art nouveau, inscrit au…
Le yoga, au diapason des œuvres
Chanter un « Om » en plein musée ? Il y a dix ans, vous seriez passé pour un fakir farfelu. Aujourd’hui, pas un lieu d’art qui n’échappe à la mode yogi. Du Centre Pompidou au Hammer museum de Los Angeles, de la Tate Modern de Londres au Palais de Tokyo, de la fondation Sandretto de Turin au musée d’ethnographie de Genève, les tapis de yoga ont envahi les salles d’exposition.