Réputé pour son patrimoine archéologique et ses muralistes révolutionnaires, le Mexique a vu, au début des années 2000, l’émergence d’une scène contemporaine vigoureuse, dont l’audience est devenue internationale. Au fil des années, le marché de l’art y est devenu robuste. Entraînée par des stars comme Gabriel Orozco et Francis Alÿs, une génération d’artistes a accompagné cette émancipation. Et la scène locale a trouvé sa place. Un constat partagé par José Kuri, cofondateur de Kurimanzutto, la galerie la plus importante de Mexico : « Lorsque nous avons ouvert en 1999, il n’y avait pas de marché, 90 % de nos collectionneurs venaient d’ailleurs. Aujourd’hui, la moitié sont mexicains. » Pour Daniel Garza Usabiaga, commissaire indépendant et directeur artistique de la foire Zona Maco de 2015 à 2017, cette nouvelle donne est « fondamentale : sur la scène locale (institutions, galeries, initiatives d’artistes), tous sont conscients de l’existence d’un marché ». Les artistes peuvent s’appuyer sur un réseau de solides institutions, comme le Museo Tamayo, le Museo de Arte Moderno ou le MUAC (Musée universitaire d’art contemporain), ouvert en 2008. Zona Maco, qui a reçu plus de 60 000 visiteurs lors de l’édition 2018, reste l’événement majeur de l’année pour les artistes et les galeries. « C’est la plus grande foire et sans doute la plus en phase…
Le Mexique, tête de proue du marché latino-américain
À l’occasion des foires Zona Maco et Material, état des lieux du marché de l’art contemporain mexicain, reflet d’une société fracturée.