Le Quotidien de l'Art

Musées : l’union fait la force

Musées : l’union fait la force
Le musée des Beaux-Arts de Lyon. Photo : Stéphane Rambaud.

Un nouveau mode de gouvernance fleurit dans les musées : la mutualisation. Elle affiche toutes les vertus : économies d’échelle, transversalité, crédibilité, visibilité internationale, rationalisation… Tour d’horizon des racines de ce mouvement et de ses différentes facettes.

« Pôle », « réunion », « rapprochement », « fusion »… La mutualisation des musées ne manque ni de vocabulaire, ni de dynamisme. Hormis Strasbourg et Marseille, pionniers avec la création dès les années 1980 d’une direction centrale des musées, le reste du paysage était réputé pour son éclatement. « La réunion des musées n’aurait pas été possible il y a 20 ans : chaque établissement était un bastion, observe Olivia Voisin, directrice des musées d’Orléans unifiés en 2016. Évoluer chacun dans son coin n’a plus de sens. Aujourd’hui, on ne peut que croire à la mutualisation ». Jérôme Farigoule a été nommé en décembre à Tours pour réunir les musées sous sa direction. Troyes s’y attèle depuis un an, au moment où Lyon créait un pôle entre le musée des Beaux-Arts et le Musée d’art contemporain (MAC). Nancy regroupait ses six institutions en 2017, Rouen en 2016, Dijon en 2015, tandis que Paris érigeait un établissement public pour ses 21 institutions municipales en 2013. Quelles sont les raisons d’un changement aussi rapide que soudain ?

Économies d’échelle 

Dans un contexte de vaches maigres, les collectivités territoriales sont à l’affût de toute possibilité de rationalisation des dépenses. La mutualisation, source d’économie d’échelle, est perçue comme une solution miracle, selon la logique du rapport du sénateur Yann Gaillard de 2014. Fin 2015, le départ de Barbara Forest de la tête du musée des Beaux-Arts de Calais donnait l’occasion à la municipalité de procéder à un rapprochement forcé avec la Cité de la dentelle, dont la directrice Anne-Claire Laronde récupérait le musée, avec une visée économique évidente. De même, à Dijon, la nomination d’un directeur des musées, en la personne de David Liot, a permis de ne pas renouveler le départ de certains directeurs d’établissement dont Madeleine Blondel, à la tête du musée d’Art sacré de 1996 à 2013. Ces marges dégagées ne profitent que rarement aux musées, puisqu’en régie directe les crédits obtenus sont versés dans une caisse commune. À l’inverse, la création de la réunion des musées de Rouen a permis de passer de 155 à 175 agents. À Orléans, un poste…

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