L'ensemble majeur d'oeuvres de l'Arte Povera de la collectionneuse allemande Ingvild Goetz n'avait pas été montré depuis 1999. Déployées dans les espaces du Kunstmuseum de Bâle, elles comptent bien renouveler le regard porté sur ce mouvement en faisant preuve de son hétérogénéité et de l'actualité de ses attitudes. Le ton est donné par la première salle orchestrée par le commissaire Bernhard Mendes Bürgi, le directeur du musée bâlois. Sur un air de Dada Messe, les oeuvres s'entrechoquent tandis qu'est pointé vers le visiteur la mitraillette hyper réaliste de Pino Pascali composée de pièces de voitures, vis et morceaux de bois (Mitragliatrice, 1965). Cette présentation tonitruante, qui jure volontairement avec l'image convenue d'un « art pauvre » formulant ses méditations existentielles dans un retour à la nature, clame l'humeur avant-gardiste qui anime ces…