Femmes échevelées nimbées de mystère, paysages de campagne vaporeux, figures mythologiques extraordinaires… Au Petit Palais, le maître belge du symbolisme Fernand Khnopff déploie, à partir du 11 décembre, un panorama de son œuvre singulière. De l’autre côté de la Manche, le précurseur de cette esthétique, Edward Burne-Jones, est actuellement présenté à la Tate Britain. Il y a quelques mois, le versant balte du mouvement était célébré au musée d’Orsay, tout comme une collection privée de trésors symbolistes à la Maison Caillebotte à Yerres. Mis à l’honneur par les musées, le symbolisme voit également le marché s’intéresser à nouveau à ses œuvres.
Des mouvements de la fin du XIXe siècle, il est le plus difficile à cerner car diffus. À la fois littéraire et artistique, il se déploie en Europe, principalement en France et en Belgique, s’inscrivant en réaction au naturalisme et à l’impressionnisme et prônant un retour au sacré et à la spiritualité. « Le symbolisme est protéiforme et n’est pas défini par des dates précises. Je le vois comme un état d’esprit. Il représente aussi bien une imagination rêveuse qu’un monde très noir », explique Lucile Audouy, directrice de la galerie Elstir, et à la tête de la collection présentée à la Maison Caillebotte. « C’est un instant, un reflet des interrogations de l’époque sur le monde moderne. Pour certains artistes, il ne concerne que quelques brèves années, mais se manifeste…