Pour sa troisième édition, l’intimiste salon Galeristes offre à voir jusqu’à dimanche au Carreau du Temple, à Paris, un spectre élargi de la création contemporaine, avec 29 galeries sélectionnées par un comité anonyme. Dans une scénographie modulable inspirée des réserves et bureaux des galeries, imaginée par l’agence Dominique Perrault Architecture, chaque exposant a pu « réaliser son autoportrait », explique Stéphane Corréard, fondateur du salon. « Ce que Galeristes dévoile, c’est ce que chaque galerie a envie de montrer d’elle-même à un public de collectionneurs et d’amateurs », poursuit-il. Certaines, comme Loevenbruck, Sator, Christophe Gaillard ou Sémiose, sont fidèles à l’événement depuis ses débuts. D’autres le découvrent. C’est le cas de la toute jeune galerie Pauline Pavec qui fête sa première année d’existence et présente notamment une toile de Robert Malaval dont elle a repris l’estate. L’objectif : « Continuer de s’imposer sur la scène parisienne », explique Pauline Pavec. Ariane Chauffert-Yvart ne dit pas autre chose : sous forme de pop-up, sa galerie est itinérante. S’installer en plein centre de la capitale lui permet de montrer au public parisien des artistes qui lui tiennent à coeur comme William Wright dont la série « Painter’s
Table » est vendue à 1 800 euros pièce. Elle présente également des oeuvres « très abordables » de Guillaume Castel à 250 euros. Tout en carton, le stand de la galerie Sémiose (partenaire pour l’occasion de la Fondation Raja, spécialisée dans l’emballage) s’est inspirée des réserves d’éditeurs : « La scénographie apporte un plus au paysage des foires un peu bouché », nous dit-on à la galerie qui montre, entre autres, des travaux de documentation céline duval et Françoise Petrovitch. Pour la Marseillaise Béa-ba, c’est la première participation : elle présente des petits formats en volume de l’artiste Jean Laube (1 000-1 400 euros) ainsi que plusieurs oeuvres de Nicolas Pincemin, dont une tapisserie à 7 500 euros. Globalement, les galeries sont unanimes : « C’est un salon où nous avons plus de liberté », dit-on chez Christophe Gaillard qui présente un panel large des artistes de la galerie, dont deux variations sur les Baigneuses de Courbet par Julien des Monstiers, des boîtes lumineuses d’Hélène Delprat et une série d’Arnulf Rainer réalisée à partir du travail de Pierre Molinier (fourchette de prix sur l’ensemble du stand : 3 000 à 20 000 euros). Si la galerie concède ne pas avoir eu de résultats « extraordi-naires en termes de ventes » lors des précédentes éditions, elle affirme y gagner des collectionneurs et apprécie « la communication entre exposants permise par cet effet de clairevoie de la scénographie ». Un sentiment que partage Vincent Sator : « Il y a une accessibilité, de l’espace qui permet de prendre le temps de regarder ». Claudine et Marion Papillon abondent : « Ici, le public est très attentif et ce salon nous a apporté pas mal de nouveaux collectionneurs ». Sur leur stand tout en sculptures, on trouve des Sourdines de Linda Sanchez (600 euros) comme des verres d’Erik Dietman (14 500 euros) ou des dessins en relief de Gaëlle Chotard.
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