Parti au front pendant la Première Guerre mondiale, Otto Dix devra attendre des années pour peindre ce qu’il y a vu. Une sélection d’estampes, rassemblées au musée des Sables d’Olonne à l’occasion du centenaire de l’armistice, en conte les horreurs les plus glaçantes. « Je suis un homme de réalité. Je veux tout voir », aurait-il dit. Même (et surtout) les bas-fonds de l’humanité, qui constituaient sa source intarissable d’inspiration. Prostituées, hommes en proie au vice, chairs en décomposition… Autant de motifs qui lui coûtèrent son poste de professeur en 1933, mais lui assurèrent une place dans l’exposition d’art dégénéré en 1937, à Munich. Cette sélection prêtée par le musée Zeppelin, à Frieschshafen, est structurée en grands thèmes : la ville, les femmes, le portrait, la religion. Elle permet d’apprécier son travail sur l’estampe – eaux fortes, aquatintes, gravures – encore peu montré en France, et qui fut pourtant son médium essentiel jusqu’à la fin de sa vie, en 1969.
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