Foire parisienne centrée sur l’Afrique, AKAA (Also Known As Africa), s’est tenue pour la 3e fois au Carreau du Temple, du 9 au 12 novembre, en même temps que Paris Photo. Elle a accueilli 15 000 visiteurs, une fréquentation stable, mais le niveau de qualité en progression a favorisé les achats de la part d’institutionnels et de collectionneurs. La présence de la maire de Lille, Martine Aubry, qui n’a jamais caché son tropisme pour l’Afrique, a été remarquée. Parmi les nouveaux exposants, on comptait la galerie parisienne Magnin-A, avec un focus sur le Malien Amadou Sanogo, ou le marchand belge Didier Claes, qui a fait sensation en faisant dialoguer ses masques congolais avec les œuvres du Sud-Africain Kendell Geers, dans un stand au sol miroitant, scénographié par l’artiste. La quasi-totalité des photos brodées de l’Ivoirienne Joana Choumali, des séries « Ça va aller » (2 500 euros pièce) et « Albahian » (5 500 euros pièce), a trouvé preneur à la Loft Art Gallery (Casablanca). Les dessins d’Adjaratou Ouedraogo, artiste burkinabé découverte par la galeriste parisienne Anne de Villepoix, sont partis comme des petits pains à un peu moins de 1 000 euros pièce. Les tirages de la série « Edification » (de 2 500 à 4 300 euros) du photographe sénégalais Alun Be, en partenariat avec Les Maisons du Voyage - La Maison de l’Afrique, ont aussi connu un franc succès. « Nous avons franchi un cap en passant de foire nouvelle à événement de qualité, bien ancré dans le paysage parisien, commente Victoria Mann, la fondatrice de la foire. Les gens comprennent bien maintenant qu’AKAA, ce n’est pas seulement une question d’identité ou de géographie, ce sont aussi des artistes revendiquant un lien à l’Afrique », comme le prouve la présence d’artistes africains-américains ou caribéens, à l’instar de Steeve Bauras (né à Fort-de-France), lauréat du prix Onomo pour la photographie. Seule déception pour les organisateurs, l’espoir de voir AKAA se placer en 2019 dans les Off de la FIAC : si le créneau leur avait été plus ou moins promis suite au départ du YIA Art Fair du Carreau du Temple, ils se sont fait damer le pion par Stéphane Corréard, réputé pour son entregent, avec son salon Galeristes (3 ans d’existence également).