Le musée national des Arts de Chine (NAMOC) à Pékin a récemment attiré plus de 110 000 visiteurs en dix jours, durée de l’exposition qui présentait les œuvres de « grands maîtres » tels que Picasso, Dalí, Warhol, Lichtenstein ou Hokusai. Une exposition d’un seul de ces maîtres aurait sans doute attiré une foule semblable, mais ce sont les trois tableaux de Picasso, la tête d’affiche, qui ont visiblement attiré le plus grand nombre de visiteurs, dont certains avaient fait trois heures de queue. Le NAMOC est en effet la collection publique de Chine (et même d’Asie) qui possède le plus grand nombre d’œuvres du peintre espagnol, très rarement exposées. Don de l’industriel et mécène Peter Ludwig en 1996, elles avaient fait alors l’objet d’une grande exposition, puis une nouvelle fois, partiellement, en 2013. D’autres « grands maîtres » font partie des valeurs sûres des expositions internationales en Chine : Van Gogh, Monet et les impressionnistes, Dalí ou encore Léonard de Vinci (attendu l’an prochain pour le 500e anniversaire de sa mort). Le musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne (MAMC) a terminé fin avril sa tournée dans trois villes chinoises avec une exposition intitulée « De Monet à Soulages : chemins de la modernité (1800-1980) », avec pour œuvre phare les Nymphéas de Monet. En Chine, les musées publics comme privés — et même les promoteurs immobiliers —, cherchent à multiplier leur fréquentation avec de telles expositions blockbuster. Et si les musées publics ne se soucient pas (trop) du coût de production de ces expositions, ils les font rarement payer aux…
En Chine, le business des grandes expositions
Alors que les musées poussent en Chine comme des champignons (à raison, dit-on, d’un par jour en moyenne), les expositions blockbuster se multiplient elles aussi et cherchent un modèle économique viable.