Cela fait quinze ans que l’hôpital militaire reste vide. Les vitres sont brisées et, passant au travers des fenêtres vides, les arbres poussent au milieu de la cage d’escalier. Aujourd’hui, l’endroit sert de lieu d’exposition pour la 12e Biennale de Gwangju. Fondée en 1995, elle est la biennale la plus importante de la région. La première édition était intitulée « Beyond the Borders » (Au-delà des frontières) en souvenir de la répression violente de la manifestation du 18 mai 1980. C’est, en effet, dans cette ville industrielle, située à 330 kilomètres au sud de Séoul, que des étudiants avaient revendiqué davantage de démocratie, ce à quoi la dictature militaire de l’époque avait répondu par la force des armes. Depuis, presque chacune des éditions de la biennale travaille sur cet événement fondateur. « Eternal Now » de Kader Attia s’empare de ce thème plus intensément que jamais : des piliers de bois sont installés verticalement dans des petites pièces réalisées en grillages et d’énormes agrafes en acier semblent vouloir tenir ensemble les fissures baillantes de ces poutres en bois. Ici, ce sont donc les esprits de l’histoire qui sont convoqués.…
Gwangju réinvente les frontières, en Corée et ailleurs
La 12e Biennale de Gwangju, en Corée du Sud, continue d’être obsédée par la thématique des confins, des bords, des limites. Mais toutes les réflexions sur ce sujet brûlant ne sont pas également convaincantes.