Le Musée national venait de fermer ses portes au public quand les flammes se sont emparées du bâtiment qui jadis abrita la famille impériale, au cœur du parc de la Boa Vista, au nord de Rio de Janeiro. « À l’annonce de ce drame, nous avons fondu en larmes, incrédules », confie la chercheuse Mariana Moura, candidate au poste de députée pour l’État de São Paulo et membre du mouvement « Scientifiques engagés ». Elle connaît la valeur des pièces qu’abrite ce musée et sait que la plupart seront carbonisées et irrécupérables, comme le crâne de Luzia, plus ancien fossile humain retrouvé aux Amériques. « En Éthiopie, seule la copie du crâne de Lucy est exposée et pour l’étudier, il faut demander l’autorisation au président », raconte l’anthropologue Walter Neves, coordinateur des études sur l’évolution de l’espèce à l’Université de São Paulo…
Le Musée national de Rio parti en fumée, une tragédie annoncée ?
Le plus ancien musée brésilien et ses collections ont été victimes, dimanche 2 septembre, d’un dramatique incendie, mais surtout de l’absence de politiques culturelles en temps de crise. Analyse d'une situation délétère, vue du Brésil.