Du 30 juin au 26 août, la nouvelle édition du Voyage à Nantes (VAN) promet un Éloge du pas de côté, en référence à l’œuvre éponyme de Philippe Ramette : une sculpture en bronze qui représente l’artiste, en costume, le regard tourné vers l’horizon. Mais cette statue a la particularité d’avoir un seul pied sur son socle, tandis que l’autre paraît défier le vide. De cette œuvre, on pourrait presque imaginer qu’elle symbolise les choix de certaines villes qui ont misé sur la culture en termes d’audace. « Cet Éloge du pas de côté incarne magnifiquement Nantes, confie Jean Blaise, directeur général du Voyage à Nantes. Nous sommes toujours allés chercher les avant-gardes et nous proposons, comme à chaque fois, une nouvelle interprétation de la ville ». Derrière ce « nous » apparaît en arrière-fond le parcours d’un homme de culture doublé d’un fin stratège politique. « Ma chance aura été la continuité politique, particulièrement dans le tandem avec Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes avant de devenir Premier ministre, poursuit-il. À l’époque, il avait compris qu’une nouvelle économie pouvait s’appuyer sur un socle culturel et sur la venue de grands artistes, dans une dynamique proche du tourisme culturel. À Lille, ça a changé la ville, il y a eu un vrai travail de fond, à la différence de Marseille : il ne suffit pas de se payer un évènement — même s’il reste le Mucem. À Nantes, je me suis inscrit dans la commande publique et je pense avoir échappé à l’instrumentalisation ».
Nantes, un cas d’école ?
En 2000, Jean Blaise investit l’ancienne usine des biscuits LU pour y installer le Lieu unique, scène nationale de Nantes où il souhaite inventer un « morceau de ville », matrice de la suite. Une dizaine d’années plus tard, une société publique locale regroupe le Château des ducs de Bretagne, les Machines de l’île et le parcours Estuaire, dans l’idée de faire venir les touristes « d’agrément » à Nantes, l’été dans un premier temps, puis le reste de l’année. Malgré les difficultés de…