C’est devenu une spécialité du Victoria and Albert Museum, séculaire institution londonienne dédiée à l’origine aux arts décoratifs : les expositions consacrées aux stars contemporaines de la musique pop (en particulier britannique), depuis Annie Lennox en 2011 jusqu’au groupe Pink Floyd en 2017, en passant par David Bowie, y connaissent un succès fulgurant. Mêlant artefacts fétichisés et immersion sonore, ces événements spectaculaires célèbrent la musique par le biais de l’accessoire : pochettes de disque, costumes de scène, clips… et jusqu’à un mouchoir taché de rouge à lèvres dans le cas de l’exposition « David Bowie Is ». L’institution muséale devient alors autant un lieu de consécration que, dans le cas britannique, d’autocélébration très soft power.
Déconstruire les hiérarchies
À Paris, le musée de la Musique (inauguré en 1997 et aujourd’hui inclus dans la Philharmonie) fait lui aussi depuis une quinzaine d’années l’inventaire, très international, de l’histoire de la musique actuelle.…