En ce moment un débat fait rage aux États-Unis : qu’est-ce que l’Amérique ? Quelles sont nos valeurs ? Qu'est-ce qui nous caractérise : une ouverture aux nouvelles perspectives ou bien le strict respect des valeurs traditionnelles ? Cette question remonte à la création de notre pays, mais elle a été portée à son paroxysme depuis que l’élection de Donald Trump a révélé la profondeur des clivages qui divisent notre société.
Aujourd’hui, les musées d’art du pays rejoignent le débat. De New York à San Francisco, en passant par Washington DC et Los Angeles – et même dans la petite ville de Bentonville, Arkansas, où l’héritière de Walmart, Alice Walton, a fondé le Crystal Bridges Museum of American Art en 2011 – les commissaires d’exposition s’interrogent sur notre compréhension passée de l’art américain et comment celle-ci doit être repensée dans le contexte d’un pays qui ne cesse d’évoluer. « Notre conception de l’art américain évolue », dit Max Hollein, directeur et PDG du Fine Arts Museums de San Francisco (FAMSF), où une exposition intitulée « Cult of the Machine: Precisionism and American Art » a ouvert ses portes au mois de mars (jusqu’au 12 août). L’ancien directeur du Städel Museum et de la Liebieghaus Sculpture Collection, qui est arrivé au FAMSF en 2016, explique qu’il y a une prise de conscience croissante de la diversité des points de vue. « Une peinture ne représente pas la vérité en soi, dit-il, une œuvre d’art comporte toujours une notion de perspective. Il peut s’agir de propagande, mais il y aura toujours un parti pris. »
« Cult of the Machine », organisée par Emma Acker au Dallas Museum of Art, présente une centaine d’œuvres des années 1920…