Des artistes en immersion dans des entreprises extrêmement variées, du transport de gaz à la vente par internet : il s’agit de l’une des caractéristiques du programme de mécénat du Musée national d’art moderne qui, dans le cadre du fonds de dotation Centre Pompidou Accélérations créé mi-mars, associera à terme dix entreprises et des artistes en résidence de longue durée, pour aboutir à une exposition. « Les logiques traditionnelles de mécénat culturel ont tendance à s’essouffler et entrent en concurrence avec le mécénat social et environnemental, mais aussi avec “l’automécénat” des fondations d’entreprises, affirme d’emblée Serge Lasvignes, président du Centre Pompidou. Loin d’une démarche narcissique pour l’institution et de l’obligation pour l’entreprise de devoir se calquer sur un programme préexistant, c’est un processus de coconstruction, en accord avec le musée. Ce n’est donc pas l’entreprise qui fait l’exposition. » Pour Benoît Parayre, directeur de la communication et des partenariats du Centre Pompidou, « c’est une autre approche de la relation à l’entreprise, que l’on embarque intégralement dans un projet, tout en lui proposant un regard sur le monde et un reflet de l’époque ».
Du côté des entreprises, on affirme avoir besoin du « sens porté par la création artistique », alors qu’un rapport sur la place de l’entreprise dans la société a récemment été remis au ministre de l’Économie : « Les entreprises françaises ont la particularité d’être engagées dans la société à un moment où leur objet social est au cœur du débat, rappelle Matthias Leridon, PDG de la société de conseil Tilder et président de Centre Pompidou Accélérations. Une sélection d’artistes nous est proposée par le Centre…