Le Quotidien de l'Art

L’esprit se tait, enfin libre, pour galoper

L’esprit se tait, enfin libre, pour galoper
Gérard Garouste, L’Antipode.
1999-2000, huile sur toile, 130 x 97 cm.
Courtesy Galerie Templon, Paris-Bruxelles / photo B.Huet-Tutti.

Une « saison Garouste » s’ouvre ce printemps à Paris, avec pas moins de trois expositions. À cette occasion, l’artiste Lionel Sabatté rend hommage au peintre, découvert chez Daniel Templon lors d’une froide journée de l’hiver 2002.

Nous sommes en février 2002, il fait froid et bien gris. Il y a quelque temps j’ai quitté mon île, La Réunion, où j’ai grandi. Je suis arrivé en banlieue parisienne pour y être professeur d’EPS et j’ai depuis démissionné. Me voilà désormais étudiant aux Beaux-Arts de Paris. Je marche vers une galerie : Daniel Templon. Il y a là-bas de la peinture : Gérard Garouste. C’est un des enseignants des Beaux-Arts qui m’en a parlé sur le ton de la plaisanterie : « Allez donc voir chez Templon. Il était prof de sport tout comme vous et on y montre de la peinture pas toujours très bonne, ça pourrait enfin définitivement vous en dégoûter ! » C’est que la peinture a encore mauvaise presse à cette époque dans l’école… et moi je peins. Je sculpte de la poussière, je dessine avec des chewing-gums, je réalise même des sortes de paysages avec du papier toilette aux couleurs douces et éthérées dans les couloirs de l’école… mais je peins !

Je marche vite, j’ai froid, je passe derrière le « golgothique » Centre Pompidou et me voilà arrivé. Enfin de la lumière et enfin au chaud ! Un…

L’esprit se tait, enfin libre, pour galoper
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Article issu de l'édition N°1458