Nous sommes en février 2002, il fait froid et bien gris. Il y a quelque temps j’ai quitté mon île, La Réunion, où j’ai grandi. Je suis arrivé en banlieue parisienne pour y être professeur d’EPS et j’ai depuis démissionné. Me voilà désormais étudiant aux Beaux-Arts de Paris. Je marche vers une galerie : Daniel Templon. Il y a là-bas de la peinture : Gérard Garouste. C’est un des enseignants des Beaux-Arts qui m’en a parlé sur le ton de la plaisanterie : « Allez donc voir chez Templon. Il était prof de sport tout comme vous et on y montre de la peinture pas toujours très bonne, ça pourrait enfin définitivement vous en dégoûter ! » C’est que la peinture a encore mauvaise presse à cette époque dans l’école… et moi je peins. Je sculpte de la poussière, je dessine avec des chewing-gums, je réalise même des sortes de paysages avec du papier toilette aux couleurs douces et éthérées dans les couloirs de l’école… mais je peins !
Je marche vite, j’ai froid, je passe derrière le « golgothique » Centre Pompidou et me voilà arrivé. Enfin de la lumière et enfin au chaud ! Un…