Cela peut sembler long au profane, c’est en réalité très court : les musées préparent parfois leurs grandes rétrospectives deux ou trois ans à l’avance. Dans le cas présent, c’est un hasard qui a servi d’amorce. Les Rencontres photographiques d’Arles cherchaient, au printemps dernier, un partenaire pour monter l’exposition du photographe Mathieu Pernot sur la famille rom des Gorgan, établie à Arles. Complément logique de cette collaboration, le palais de la Porte dorée présente aujourd’hui la série de Pernot (réalisée sur vingt ans, 1995-2015) mais trace plus généralement le portrait photographique de ces communautés toujours regardées avec un mélange de suspicion (le vol, la promiscuité, les trafics…) et d’envie (la liberté, la générosité, la fête…). En moins d’un an, il a fallu concevoir le contenu, obtenir les prêts (quelque 800 documents), réaliser la scénographie et le catalogue. La multiplicité des sources – collections privées, musées, bibliothèques, administrations, banques d’images, sociétés savantes – a largement compliqué la gestation. Y voisinent les archives des sœurs franciscaines de Marie, la bibliothèque du Congrès à Washington, l’agence Magnum ou la Société d’anthropologie de Paris. Un tour de force…
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