Comme l’a noté hier mercredi Catherine Chadelat, la présidente du Conseil des ventes volontaires (CVV) lors de la présentation des chiffres France du rapport annuel, « l’art d’après-guerre et contemporain a progressé de 5 % en 2016 contre environ 4 % en 2015 ». Si cette performance reste moins spectaculaire que les spécialités d’arts d’Asie, d’archéologie et d’art tribal, qui ensemble progressent de 22 % grâce à quelques coups de marteaux millionnaires, elle témoigne d’une résistance de la France à la tendance mondiale de contraction des ventes pour les œuvres postérieures à 1945. Selon le CVV, les ventes d’art contemporain totalisent la somme de 160 millions d’euros hors frais pour 6 730 œuvres échangées. Ce qui représente toutefois une part assez faible – un peu plus d’un dixième – du volume des enchères « Art et objets de collection », catégorie qui inclut le vin, l’art, les antiquités, les véhicules de collection ou encore la joaillerie. Toujours d’après le CVV, Christie’s et Sotheby’s pèsent pour 71 % de ce montant, contre 63 % en 2015, « évolution caractéristique d’un marché de plus en plus concentré sur quelques opérateurs dominants ». Le volume se fait sur un nombre réduit d’œuvres : 7 % des lots dans cette spécialité atteignent ou dépassent 50 000 euros hors frais, mais concentrent 81 % du chiffre total des ventes. La disparité se creuse entre le trio de tête Christie’s, Sotheby’s et Artcurial (plus de 80 % des ventes) et les autres sociétés de ventes. Le CVV constate enfin que mêmes des maisons de ventes dites élitistes cherchent à se diversifier et s’ouvrent à des bourses moyennement garnies : lors de la vente « Now ! » de février 2016 chez Sotheby’s, 60 % des ventes ont concerné un prix inférieur à 5 000 euros.
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