Grâce à la décision d’un tribunal de Munich, rendue en décembre 2016, qui entérine le legs de la collection Gurlitt au Kunstmuseum de Berne, deux œuvres spoliées ont enfin pu être restituées. La ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, et le président de la fondation du musée suisse, Jürg Bucher, ont remis à son propriétaire légitime lundi 20 février lors d’une cérémonie à Berlin un dessin spolié pendant la Seconde Guerre mondiale et faisant partie de la collection Gurlitt. À l’intérieur d’une église gothique, d’Adolph von Menzel, avait été cédé lors d’une vente forcée en 1938 à Hildebrand Gurlitt, alors qu’Elsa Cohen, la propriétaire, cherchait à financer sa fuite aux États-Unis où vivent aujourd’hui ses héritiers. Trois jours plus tôt, c’est une œuvre de Camille Pissarro, La Seine vue du Pont-Neuf, au fond le Louvre qui était restituée aux héritiers de Max Heilbronn, un homme d’affaires français fondateur du Monoprix. Ces deux nouvelles restitutions portent le nombre des retours d’œuvres de la collection Gurlitt à quatre, après Femme assise d’Henri Matisse, tableau volé par les nazis au galeriste Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste française Anne Sinclair, et Deux cavaliers sur la plage de Max Liebermann. Selon les recherches menées par une équipe gouvernementale allemande sur la provenance des œuvres, 91 pièces supplémentaires soulèvent de nombreuses questions, parmi lesquelles des peintures signées Paul Cézanne, Marc Chagall, Max Beckmann, Albrecht Dürer, Edvard Munch, Max Liebermann, Pierre-Auguste Renoir ou Edgar Degas.