Comment peut-on regrouper sous le même vocable de « restaurateur du patrimoine » un salarié fonctionnaire attaché à un musée et sa collection, un restaurateur indépendant faisant le grand écart entre les demandes d’un musée de France et d’un collectionneur privé, et un artisan issu d’une formation (souvent privée) non habilitante et peu regardant quant à la déontologie du métier ? Telle était la question soulevée lors d’une conférence dans le cadre du Sitem (Salon international des musées, des lieux de culture et de tourisme), qui s’est tenue à Paris la semaine du 10 janvier, question que nous avons approfondie en interrogeant des restauratrices free-lance. Le constat est accablant : moins de 10 % des restaurateurs diplômés de l’Institut national du Patrimoine (INP), l’une des quatre formations publiques françaises avec les universités de Tours, d’Avignon et la Sorbonne, permettant de travailler sur les collections nationales, entrent dans la fonction publique, c’est-à-dire au service d’un…
Restaurateurs, une profession dans la tourmente
Profession non réglementée, diversité des statuts, absence de débouchés, poids croissant de l’administratif et des normes de sécurité… Les restaurateurs du patrimoine souffrent d’une précarité croissante. Panorama des enjeux urgents d’une corporation.