Le Quotidien de l'Art

Au sommaire le 30 mai 2013

Venise : une biennale qui a du corps

Enfin du corps ! Enfin des oeuvres incarnées, sexuées comme ces chairs de Maria Lassnig ou de Carol Rama. Enfin du mystère et des mythes, du spiritisme et du spirituel. Dans une décennie dominée par le post ou néo-conceptuel, l'exposition internationale conçue par Massimiliano Gioni (lire Le Quotidien de l'Art du 28 mai) est réjouissante car elle remet au centre ce qu'un certain establishment artistique bien-pensant, quasi hygiéniste, a voulu évacuer. Le curateur italo-américain le fait avec d'autant plus de brio qu'il révèle des facettes stupéfiantes de figures dont on pensait avoir fait le tour. Fondateur de l'anthroposophie, le philosophe Rudolf Steiner voulait codifier l'expérience spirituelle et la connaissance métaphysique. Il prêcha la bonne parole dans toute l'Europe, en appuyant ses conférences d'étonnantes représentations cosmogoniques à la craie que beaucoup découvriront pour la première fois. Massimiliano Gioni est passé maître dans les face-à-face déroutants. Pour preuve ce dialogue improbable entre les poupées perverses, Lolita aguicheuses de Morton Bartlett et une « anomalie » dans l'oeuvre de Carl Andre, Passport, une sorte de répertoire de formes datant de 1960, abécédaire dans lequel se révèle l'admiration de l'artiste minimal pour les poètes romantiques. Lire la suite

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