Le Quotidien de l'Art

Au sommaire le 30 janvier 2013

« La peinture me remplit et me lave »

Connue internationalement pour sa bande dessinée Persepolis, réalisatrice du film éponyme, de Poulet aux prunes et de la Bande des Jotas, en salle le 6 février, l'artiste Marjane Satrapi expose jusqu'au 23 mars ses peintures à la Galerie Jérôme de Noirmont. Elle répond à nos questions.
R. A. Vous dites que la bande dessinée est une écriture. Est-ce aussi le cas de la peinture ?
M. S. Non, ce n'est pas du tout une écriture. Quand j'écris, je suis soucieuse de savoir si les gens comprennent ce que je veux dire. Quand je fais des films, des livres, je les fais relire. Je fais des films pour qu'ils soient vus et des livres pour qu'ils soient lus. En peinture, je me raconte des choses dans la tête. Dans mes portraits, les femmes regardent vers l'extérieur. Dans ce hors champ, je vois quelque chose, mais j'aimerais que chaque personne y voie quelque chose de différent. La peinture est beaucoup plus suggestive.
R. A. Pourquoi avez-vous choisi de ne montrer vos peintures que maintenant ?
M. S. Je fais de la peinture depuis l'âge de sept ans, j'ai appris toutes les techniques. Après, j'ai voulu gagner ma vie et j'ai fait des études d'arts graphiques et d'illustration. J'ai toujours peint, mais je me voyais mal présenter ma peinture dans une galerie avec des verres de champagne à la main. J'aime les gens, je voulais faire quelque chose de populaire. Une BD, cela coûte 10-14 euros. Ce n'est pas nécessaire d'appartenir à un milieu favorisé pour en profiter. Je voyais la peinture comme quelque chose d'élitiste. On disait aussi que la peinture était morte, qu'il fallait faire du conceptuel. Lire la suite

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