Quel meilleur endroit que le Crédac pour faire résonner l’œuvre de Liz Magor ? Ce lieu conserve de son histoire industrielle les stigmates d’activités humaines ayant traversé le temps et contient une invitation à divaguer dans ses plis, tel un lacet se faufilant dans les trous d’une étoffe dont la tenue serait assurée par les produits de cette ancienne Manufacture des Œillets. Le passage du temps, les matériaux textiles et la belle manufacture sont des éléments déterminants de l’œuvre de Liz Magor. Cette artiste a construit depuis la fin des années 1960 à Vancouver un délicat travail de sculpture en marge et à l’ombre de l’épopée masculine héroïque de la photographie incarnée par ses confrères Jeff Wall et Rodney Graham. De celle-ci, Liz Magor retiendra la question de la capture de l’instant, privilégiant le moulage pour reproduire le visible, un chemin de traverse la conduisant à explorer le réel par la collecte d’objets.
L’accrochage de la salle principale du Crédac fait la part belle à l’important travail que l’artiste…