Éternel homme pressé, Simon de Pury arrivait de Varsovie quand nous l’avons rencontré à Paris la semaine dernière, et repartait pour le Koweït, appelé à chaque fois pour des ventes caritatives de prestige, dont il est presque devenu le marteau attitré. Né à Bâle en 1951, le plus pop des commissaires-priseurs a présidé Sotheby’s Europe où il a fait ses armes auprès du légendaire commissairepriseur Peter Wilson, été conservateur de la collection du baron Thyssen-Bornemisza, et a « métamorphosé la maison Phillips, vieille douairière, en gogo danseuse », « mêlant la culture populaire à l’élitisme », raconte l’intéressé dans ses mémoires publiées chez JC Lattès. En lui accolant son nom, Simon de Pury a braqué les projecteurs sur l’art contemporain – un temps en compagnie de Daniella Luxembourg – et multiplié les records tonitruants, notamment pour des artistes tels que Damien Hirst ou Jeff Koons. « Nous essayions d’introduire dans les ventes du soir des artistes aux enchères qui n’avaient pas été vues auparavant. Ensuite les autres maisons de ventes suivaient, ce qui avait un certain impact », nous confie-t-il. Avec un slogan : « Buy tomorrow’s blueship today ». Aujourd’hui, cette personnalité iconoclaste préside aux destinées de sa propre plateforme de ventes aux enchères en ligne, de Pury, qui s’est illustrée récemment en dispersant (avec Christie’s) la collection de la baronne…