Myriam Ben Salah, curatrice au Palais de Tokyo, a récemment été nommée rédactrice en chef de Kaleidoscope, l’une des revues phare de l’art contemporain. Son premier dossier, « Désorientalisme », est consacré à la tentative de sortir de l’impasse postcoloniale, mettant le doigt sur l’un des problèmes auxquels font face les artistes issus du Moyen-Orient (ou y ayant seulement des liens familiaux). L’avidité des biennales et foires à démontrer leur cosmopolitisme et leur équilibrage géopolitique transforme souvent ce territoire et les origines des artistes en thématique. Ces derniers se trouvent alors face à des attentes spécifiques : celle d’œuvres engagées, tournées vers le passé familial et renforçant les mécanismes de construction occidentale d’un « Autre » dont l’histoire serait forcément traumatique. Une nouvelle génération d’artistes cherche désormais à décoloniser cette politique des identités, s’autorisant la satire,…
Portrait d’Arash Nassiri, qui expose à Occidental Temporary
Comment une nouvelle génération d’artistes nomades, dissociés d’un récit des origines, cherche à décoloniser la politique des identités ? Dans ses films, Arash Nassiri, qui a participé au Salon de Montrouge en 2015, intègre une écologie culturelle complexe entre globalisation et réadaptations locales, où Internet amplifie le caractère virtuel de la mémoire. Il est invité à exposer par Neil Beloufa dans un lieu surprenant, Occidental Temporary à Villejuif (Val-de-Marne), qui a été l’un des événements les plus originaux et remarqués lors de la FIAC.