Les quatre nommés du Prix Marcel-Duchamp 2016, Kader Attia, Yto Barrada, Ulla von Brandenburg et Barthélémy Toguo, exposent au Centre Pompidou jusqu’au 30 janvier 2017. Le lauréat de ce prix organisé par l’Adiaf sera annoncé le 18 octobre après avoir été choisi par un jury composé d’Iwona Blazwick (Royaume-Uni), directrice de la Whitechapel Art Gallery à Londres ; Bernard Blistène (France), directeur du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou à Paris ; Manuel Borja-Villel (Espagne), directeur du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid ; Laurent Dumas (France), collectionneur et président d’Emerige ; Gilles Fuchs (France), collectionneur et président de l’Adiaf ; Erika Hoffmann (Allemagne), collectionneuse, Sammlung Hoffmann à Berlin ; et Akemi Shiraha (France-Japon), représentante de l’association Marcel Duchamp pour le prix. Chaque jour jusqu’à la remise du Prix, nous vous proposons le portrait d’un nommé, aujourd’hui Kader Attia dont le rapporteur sera Clémentine Deliss, commissaire d’expositions et critique d’art.
Réparation. Ce thème innerve depuis une quinzaine d’années l’œuvre de l’artiste franco-algérien Kader Attia. Chez cet érudit, l’art ne suffit pas : toute conversation appelle à la rescousse l’anthropologie, l’ethnologie, la psychanalyse, la philosophie et l’architecture, autant de disciplines qui l’aident à fourrager dans les blessures de l’Histoire, traquer angles morts et refoulés de nos sociétés.
L’idée de la réparation était déjà sous-jacente dans sa série consacrée en 2003 aux transsexuels. Pour ces êtres qui subissent l’opprobre de leurs sociétés, la question de la blessure, de la reconstruction d’une identité et de la…