Le verdict prononcé hier, mardi 27 septembre, par la Cour pénale internationale est historique. Un djihadiste malien a été condamné à 9 ans de prison pour « crime de guerre » après avoir détruit neuf des mausolées de Tombouctou, au Mali, et pour avoir vandalisé la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012. La culpabilité du terroriste a été établie suite à « sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour justifier les attaques dans les médias ». La légèreté de la peine s’explique par plusieurs circonstances atténuantes en faveur d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, dont sa reconnaissance de culpabilité, sa coopération, son empathie pour les victimes et ses remords, ainsi que sa « réticence initiale à commettre les crimes ». La Minusma, la mission des Nations unies au Mali, a salué le jugement, le qualifiant de « signal fort » envoyé afin de lutter contre la destruction du patrimoine. Reste à savoir si cette première dans l’histoire judiciaire aura une suite. Cela semble peu probable malgré le contexte actuel. Le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, n’a été ratifié ni par l’Irak ni par la Syrie. Seule l’ONU peut diligenter une enquête.