Alexandre Crochet_On vous connaît mal en France. Votre choix de carrière est-il dû à un contexte familial ou à une démarche individuelle ?
Mario Tavella_J’avais un oncle grand collectionneur de tableaux du XIXe siècle, vendue pendant la guerre. Cet oncle n’avait pas de fils, et passait beaucoup de temps à voyager avec moi, à Venise, Versailles ou Berlin. Il avait décelé chez moi la passion pour l’art. C’est moi qui accompagnais mes parents au musée ! Puis, quand j’étais adolescent, j’ai suivi des cours de peinture, mais je n’ai jamais étudié l’art. Mon épouse est issue d’une famille qui aime beaucoup l’art et fréquentait les ventes aux enchères. Pendant un moment, j’ai travaillé dans l’usine familiale dans le secteur alimentaire, avant de me lancer dans l’art en prenant des cours au Sotheby’s Institute. Au tout début des années 1990, en pleine crise, j’ai été engagé en interne chez Sotheby’s. J’y suis resté, à Londres. Cinq ans après avoir été embauché, je suis entré au board de Sotheby’s Europe. Tout arrive à condition de travailler…