Quand on demande à Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne, comment 350 œuvres d’art russe des années 1950 à nos jours ont pu rejoindre les cimaises de Beaubourg, il répond sans barguigner : « C’est une histoire d’amitié ». Une histoire de conviction devrions-nous ajouter. L’amitié, c’est celle qui relie le directeur du musée national d’art moderne à Olga Sviblova, directrice du Multimedia Art Museum de Moscou. La conviction est la qualité première de cette inlassable défenseure des artistes russes, habituée à déplacer des montagnes.
Dans le cas de cette donation, dont l’idée est née voilà un an et demi, la tâche était encore plus ardue. Il fallait surmonter la défiance française concernant tout ce qui touche à la Russie de Vladimir Poutine. Et convaincre une quarantaine de collectionneurs russes de se défaire de leurs trésors au profit d’un musée français, eux qui ont souvent plus d’accointances avec la scène britannique. Une équation complexe…