Il aura fallu attendre un siècle et demi pour que Charles Gleyre retrouve ses lettres de noblesse dans sa ville d’adoption, Paris. Il y mena toute sa carrière et forma la génération montante, dont Auguste Renoir, Alfred Sisley ou, plus brièvement, Claude Monet. La critique française l’oublia avant même que son corps ne repose en terre. À cela plusieurs raisons. Citoyen suisse, la ferveur de ses compatriotes à rapatrier ses toiles en Confédération helvétique priva la France de son œuvre, et participa à son oubli précoce. De plus, il ne se contenta pas d’être l’élève du très néoclassique Louis Hersent — le cantonnant à une étiquette de peintre académique — mais il a aussi été républicain, alors que la France passait de la Restauration au Second Empire, après une Seconde République mort-née. Enfin, l’ouverture de la première exposition impressionniste dans l’atelier de Nadar quelques semaines avant sa disparition fit passer au second rang sa disparition.
Le caractère inclassable de son œuvre qui mêle la…