Se pourrait-il qu’une ville soit soluble dans l’esthétique fluide du néolibéralisme, que les spécificités, l’histoire et l’esprit d’un lieu soient liquidés dans le flux digital de l’ère post-Internet ? Berlin n’est-elle devenue qu’un vaste spa pour adeptes globalisés du yoga se réinventant à l’aune de l’économie 2.0 ? Peut-on faire table rase du passé pour prendre acte d’un futur déjà réalisé célébrant l’avènement d’une post-humanité débarrassée de ses entraves consubstantielles ?
DIS pose ces questions de manière plus ou moins implicite dans une approche hors-sol du contexte berlinois. On y retrouve cette notion de réseau telle qu’explicitée au MAMVP, non pas dans son acception ouverte, arborescente et rhizomatique, mais circulaire, familiale et fermée : peu de surprises, donc, dans la liste d’artistes comme dans les propositions. La biennale se concentre essentiellement sur deux lieux. D’une part le KW Institute for Contemporary Art, son épicentre traditionnel, et de l’autre, l’Akademie der Künste sur Pariser Platz, ou se rassemblent des symboles du pouvoir politique (les ambassades de France et des…