Le terme « animisme » veut-il encore dire quelque chose, à force d’être employé dans l’art contemporain ? Parmi les innombrables expositions consacrées au sujet, prenons la plus emblématique : « Animism » à Anvers en 2010, conçue par Anselm Franke. Pour ce curateur, il s’agit de décoloniser ce terme, de ne plus l’employer comme une catégorie ethnographique visant à construire un « autre » prémoderne. Si la notion d’animisme a été soumise à l’exploration coloniale – l’associant à une forme de spiritualité primitive – mais aussi à la psychologie moderne – n’y voyant qu’un mécanisme régressif de projection anthropomorphique sur des objets, présupposant que la matière est « morte » –, Franke propose d’envisager des technologies relationnelles où les humains, les non humains et les choses sont des agents pareillement actifs, dépassant ainsi l’opposition cartésienne entre objet et sujet,…
Josselin Vidalenc, ou le parlement des choses
Le vieux formalisme du royaume autonome de l’art serait-il en train d’être remplacé par un rapport animiste aux objets ? Influencé par la culture vaudou du Bénin et le grotesque du carnaval médiéval, Josselin Vidalenc assume le pouvoir des objets à agir sur nous et la dynamique du non humain. Antiautoritaire, son travail célèbre le pouvoir subversif du toucher avec des gestes transformistes et des objets-personnages. Il exposera à la rentrée au centre d’art Les Capucins (Embrun), et a présenté son travail au 61e salon de Montrouge en 2016.