Dans le monde de l’art, il fut longtemps de bon ton de faire la moue devant les œuvres de l’Américain Duane Hanson. Trop populaire. Trop réaliste. Trop musée Grévin. Peut-être aura-t-il fallu l’irruption de la Nona Ora de Maurizio Cattelan, les hybridations des frères Chapman, la béatification de Charles Ray, le revival de John de Andrea ou la reconnaissance planétaire de Ron Mueck pour qu’on se repenche enfin sur cet artiste précurseur d’une sculpture hyperréaliste à forte teneur politique. Aussi le Nouveau Musée National de Monaco a eu la bonne idée de reprendre, dans une version toutefois très écourtée, une rétrospective initiée l’an dernier aux Serpentine Galleries, à Londres.
Fasciné par Ingres, David et Bouguereau, Hanson, alors étudiant en art, ambitionnait d’abord d’être peintre – hyperréaliste, cela s’entend –…