Il y a deux ans, Yvon Lambert annonçait la fermeture de sa galerie, après presque 50 ans de présence à Paris, afin de se consacrer à la fondation qui porte son nom à Avignon et à ses activités d’éditeur de livres d’art. D’autres ont ou vont franchir des caps symboliques : 35 ans d’activité l’an dernier pour la galerie créée par Chantal Crousel, 50 ans cette année pour celle de Daniel Templon, 60 ans l’an prochain pour celle de Claude Bernard. Tous sont des galeristes engagés de longue date auprès des artistes de leur temps, exemplaires d’une certaine manière de concevoir ce métier, comme il y en existe encore beaucoup en France.
Comme l’auteur et son éditeur, comme le cinéaste et son producteur, l’artiste et le galeriste forment un couple où chacun donne à l’autre une part essentielle de lui-même. Les intérêts matériels sont certes présents, l’artiste apportant son talent et sa créativité, le galeriste ses savoir-faire de marchand et de diffuseur, mais ils sont généralement…