La conception d’une histoire de l’art centrée sur les figures tutélaires de la modernité est peu à peu mise à mal. Ainsi, le Grand Palais à Paris présente une rétrospective de l’œuvre d’Amadeo de Souza-Cardoso, peintre portugais resté dans l’ombre un siècle après sa mort. Il faut dire que son pays natal ne lui a guère rendu service en lui consacrant en 1958, à la Maison du Portugal à Paris, sa première (et dernière) exposition française avant celle du Grand Palais. Ce lieu alors consacré à la propagande du régime militaire de Salazar n’était pas des plus propices pour apprécier les talents d’un artiste oublié. Pourtant, Jean Cassou, alors directeur du musée national d’art moderne, s’y rendit en cachette et y acquit l’unique œuvre aujourd’hui dans les collections publiques françaises, Cavaliers (Centre Pompidou). Réalisée en 1913, la toile…
Amadeo de Souza-Cardoso, itinéraire d’un artiste moderne entre Paris et Manhufe
Compagnon de Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Robert Delaunay et Alexander Archipenko dans le Montparnasse de la Belle Époque, le peintre Amadeo de Souza-Cardoso (1887-1918) a été ignoré par la critique, par l’historiographie, et a fortiori par le public français. Dans une démarche tendant à revisiter la périphérie de la modernité, le Grand Palais à Paris se penche sur cet artiste pluriel et précurseur.