Comment appréhender cet autoportrait à l’aquarelle de 1919 (Centre Paul Klee, Berne) aux yeux évoquant une vulve ? « Paul Klee joue sur la dérision. Il est toujours possible de suivre plusieurs pistes pour comprendre ses œuvres », nous confie Angela Lampe, la commissaire de l’exposition parisienne. Fil rouge du parcours, cette ironie qu’il puise dans la théorie littéraire romantique allemande de Friedrich Schlegel s’exprime dans la distance entre l’œuvre et le titre, la dualité d’une figuration, mais aussi dans le choix d’une technique ou d’un support. Ce processus ouvert interdisant toute interprétation unilatérale et définitive de l’œuvre se retrouve dans le prêt exceptionnel (parmi tant d’autres) de l’Angelus Novus du musée d’Israël à Jérusalem.…
Paul Klee, un hymne à la liberté au Centre Pompidou
Aborder une carrière riche de 10 000 pièces n’est pas chose aisée. Paul Klee (1879-1940), bien que fauché précocement par la maladie à 61 ans, a produit un œuvre aussi prolifique que composite. Pour présenter l’art de Klee, jamais exposé en France dans sa diversité depuis un demi-siècle, le Centre Pompidou, à Paris, privilégie l’angle de la duplicité ironique de l’artiste.