Amedeo Modigliani souffre d’un paradoxe : son nom est connu de tous et sa peinture continue de fasciner près d’un siècle après sa disparition, mais l’histoire de l’art n’en a, en réalité, fait que peu de cas. Malgré nombre d’expositions qui lui ont été consacrées, dont celles du musée du Luxembourg à Paris à l’hiver 2002-2003 et du musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1981, les parutions scientifiques, colloques et recherches sont inversement proportionnés aux records atteints par ses toiles en salles de ventes. Il était donc audacieux de la part du LaM de proposer une nouvelle rétrospective qui ne soit pas la énième du genre.
Le pari semble relevé. Certes, le parcours demeure un tantinet scolaire. Strictement chronologique, il aurait mérité des développements spécifiques sur l’ésotérisme ou l’androgynie des sujets, afin d’en renouveler la lecture. Mais l’œuvre, trop longtemps réduite à la légende…