Dans le communiqué de presse du 7 avril 2016 annonçant la « Découverte d’un chef-d’œuvre du Caravage dans un grenier français », le Cabinet Turquin indiquait : « Au XVIIIe siècle, le tableau s’est probablement trouvé en Espagne puisque (sic) un ancêtre des propriétaires était un officier de l’armée napoléonienne et que leur famille a vendu il y a 40 ans un important tableau du Siècle d’or espagnol de même provenance. C’est certainement la violence du sujet qui a fait reléguer Judith ».
Or, les recherches que nous avons effectuées sur cette famille toulousaine montrent que cette « piste espagnole » qui a été rapportée des dizaines de fois depuis le 11 avril relève plus de la fable que de la réalité. Les propriétaires seraient d’ailleurs incapables de fournir le nom de l’« important tableau du Siècle d’or espagnol », le lieu et la date – sans doute dans les années 1980 – à laquelle il aurait été vendu. Quant à l’ancêtre « officier de l’armée espagnole », il ne fut nommé sous-lieutenant que le 4 janvier 1814 et portait donc le grade de sous-officier jusqu’à ce moment-là. Pour Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, spécialiste de l’histoire du Consulat et de l’Empire, et auteur d’une monographie sur Joseph Bonaparte, à paraître en juillet prochain, « pour transporter un…