Des expositions autour d’Alberto Giacometti, il s’en ouvre au moins une par an. Un peu trop pour pouvoir être ébloui. Impossible pourtant de jouer au blasé devant celle organisée par Catherine Grenier, directrice de la Fondation Annette et Alberto Giacometti, et Christian Alandete au Yuz Museum, à Shanghai. Didactique, dans le meilleur sens du terme, on ne lui connaît pour vraie rivale que l’anthologie magistrale orchestrée par Suzanne Pagé au musée d’art moderne de la Ville de Paris avec le concours de l’artiste suisse Rémy Zaugg en 1991. La scénographie aérienne conçue par Adrien Gardère contribue grandement à cette réussite, en permettant un contact intime avec l’œuvre miniature du sculpteur suisse, tout en préservant un sentiment de majesté quasi antique dans l’immense halle qui clôt le parcours.
Le projet est né d’une rencontre en 2014 entre le collectionneur sino-indonésien Budi Tek, qui venait tout juste d’inaugurer son musée privé à Shanghai, et Catherine Grenier, alors fraîchement nommée directrice de la Fondation Giacometti à Paris. « Le seul brief, c’était la qualité et que ce soit la plus grande exposition de Giacometti. Budi aime les…