Quatorze années ! C’est le temps qu’il a fallu pour analyser, comprendre et restaurer l’un des tableaux les plus énigmatiques des collections vénitiennes du musée du Louvre. Cette composition monumentale (hauteur : 1,96 m ; largeur 3,85 m), appelée tour à tour Jupiter et Antiope, Danaé ou Vénus, a fait l’objet de nombreuses légendes et le mystère reste entier sur son sujet. Réalisée dans les années 1630, cette femme nue dans un paysage avec un satyre fut sensiblement transformée et agrandie en 1660 par Titien lui-même qui ajouta les autres personnages pour insérer l’œuvre dans la résidence du Pardo de Philippe II d’Espagne.
Selon les textes anciens, le tableau aurait souffert de l’incendie du Pardo puis de celui de la Petite galerie du Louvre. Or, selon Vincent Delieuvin, conservateur en charge des collections italiennes du XVIe siècle au Louvre, l’observation du tableau n’a révélé aucune trace de brûlure. Si…