Alexandre Crochet_D’où proviennent les pièces présentées en vente à Drouot mardi prochain ?
Jérôme Le Blay_Ces œuvres qui n’ont pas bougé depuis 70 ans, proviennent de la collection d’un marchand, Jean de Ruaz. Installé à Paris avenue de Friedland, à côté de Durand-Ruel, il avait beaucoup de succès quand Paris était le centre du marché de l’art, dans les années 1950-1960. Sa proximité avec le fondeur Eugène Rudier lui a permis de faire en 1946 une grande exposition sur Rodin avec près de 80 œuvres, l’une des plus importantes sur l’artiste après la Seconde Guerre mondiale. Eugène Rudier a pris la succession de son père Alexis à la tête de la fonderie en 1898, et commence à travailler pour Rodin en 1902. Pendant cinquante ans, il va devenir le principal fournisseur de Rodin et ensuite du musée Rodin. Vers la fin des années 1920, dans le contexte économique de la Grande Dépression, le musée Rodin, héritier de l’artiste, et autonome, a des difficultés financières et n’arrive pas à vendre les bronzes. Eugène Rudier va lui acheter jusqu’à sa mort en 1952 environ la moitié des bronzes…