L’interdiction faite aux musées de vendre des œuvres appartenant aux collections publiques, connue sous le nom d’inaliénabilité, est l’un des plus inaltérables principes de la politique muséale en France.
Dans ce domaine, conservateurs de musées, responsables d’institutions et dirigeants politiques de tous bords parlent d’une seule et même voix pour défendre le statu quo. De la mission conduite en 2008 par le regretté Jacques Rigaud à un rapport de l’Assemblée nationale fin 2014, les motifs avancés sont toujours les mêmes : s’autoriser à vendre, ce serait prendre le risque de se séparer d’œuvres jugées dans l’instant mineures, mais que le temps pourrait révéler plus tard comme majeures ; ce serait affaiblir le patrimoine national, et s’exposer, en période budgétaire difficile, au danger d’une réduction des crédits d’acquisition des musées imposée par Bercy ; ce serait confronter les institutions aux affres du marché de…