« C’est le bon moment d’être un artiste en Chine. Quoi que vous fassiez, vous le vendez ». C’est Xu Zhen qui parle. Tout de noir arty, le jeune quadra reçoit dans son immense atelier de 5 000 m2 à Shanghai. Cynique ? « Réaliste », réplique-t-il. C’est d’ailleurs le nom d’un mouvement artistique chinois, « réalisme cynique », qui eut son heure de gloire dans les années 1990. Attention : les artistes d’aujourd’hui n’ont rien, ou peu, à voir avec leurs aînés. Et s’ils guignent vers le passé, ils empruntent aussi beaucoup aux coqueluches occidentales.
A priori, pas grand-chose ne distingue Zhang Huan de Jeff Koons : même goût pour les formes outrancières, même démesure de l’atelier, situé à une heure de Shanghai, où s’affairent une centaine de petites mains. Même façon de dévider des réponses qui ne collent jamais aux questions. Zhang Huan prend la pose tel un oracle ou un mandarin pour égrener des platitudes. Il n’est peut-être que le visage fermé de joueur de poker qui différencie l’artiste chinois de son homologue américain à l’éternel sourire Colgate.
Zha…