Roxana Azimi_Toronto ne figure pas vraiment sur la feuille de route des grands curateurs. Pourquoi avez-vous accepté la direction
du MOCCA ?
Chantal Pontbriand_Toronto n’était pas un point de mire. Mais la ville a tellement changé, sans que je m’en rende compte car je m’en étais éloignée depuis dix ans. Au printemps 2015, j’y ai fait la Nuit Blanche. On m’a demandé dans la foulée d’y organiser une Biennale et j’ai répondu qu’il y en avait déjà trois cents dans le monde, que pour émerger, il fallait inventer un nouveau concept, qui est celui de « Demo-Graphics ».
La scène canadienne a-t-elle beaucoup évolué ces dernières années ?
Dans les années 1980, beaucoup de gens se rendaient au Canada, qui était très accueillant pour toutes les nouvelles formes de pratiques, notamment la performance. Beuys a été accueilli au Canada avant de l’être aux États-Unis. Au début des années 1970, on a vu la création de galeries parallèles, qu’on appelle aujourd’hui centres d’artistes, des lieux autogérés par les…