Créés en 1982, les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) sont des structures cofinancées par l’État et les conseils régionaux, dont le but est d’acquérir, de conserver et de diffuser des œuvres d’art contemporain. Les FRAC font périodiquement l’objet de remises en question, qui ne datent pas de la dernière campagne des élections régionales. Il y a quelques années, Luc Ferry s’était illustré dans les colonnes du Figaro, critiquant pêle-mêle les œuvres achetées par les FRAC, issues selon lui d’artistes « sans art et sans talent », et les « cénacles » chargés de les sélectionner aux frais du contribuable. La Fondation IFRAP – un think tank de droite – avait quant à elle consacré une longue étude à ces institutions, livrant une conclusion sans appel sur leur coût et leur faible fréquentation, et appelant à des mesures radicales telles que la privatisation ou la mise en vente d’une partie de leurs collections.
Ces attaques à l’encontre des FRAC sont en général l’expression d’une détestation plus viscérale à l’égard de la création contemporaine. Ceux qui les profèrent usent souvent d’amalgames douteux pour condamner ensemble les artistes, l’« establishment culturel » et le marché de l’art.…