Mis en vente hier matin à Paris par Sotheby’s, le reste de la collection asiatique du financier David David-Weill (lire Le Quotidien de l’Art du 15 décembre) a enregistré un bon résultat. Cet ensemble de bronzes et de jades archaïques (59 lots) a totalisé 5 millions d’euros avec les frais, dépassant largement les estimations, certes prudentes, de 1,3 à 2 million(s) d’euros. Si la salle n’était pas aussi pleine que lors des dernières ventes générales d’arts asiatiques, les enchères d’Extrême-Orient ont été fournies, surtout au téléphone. Elles l’ont été un peu moins dans la salle, où ce sont d’abord deux grands marchands occidentaux, Gisèle Croës (Bruxelles) et Christian Deydier (Paris), assis côte à côte au 4e rang, qui ont enchéri – parfois en même temps – sur les plus gros lots pour eux-mêmes ou pour des clients, mais aussi certainement pour soutenir l’art archaïque chinois. « C’est une collection de qualité, mais c’est plus dur en ce moment », nous a confié Gisèle Croës, faisant allusion tant au ralentissement économique chinois qu’aux problèmes de faux, y compris anciens, qui malmènent ce marché. La galeriste belge a acquis entre autres un grand masque Taotie pour 660 000 euros (783 000 euros avec les frais), plus du double de l’estimation haute (250 000 euros), contre Christian Deydier, et un autre masque Taotie pour 130 000 euros au marteau. Elle s’apprêtait à remporter un autre masque en forme de tête de félin quand Sophie Makariou, directrice du musée Guimet, l’a préempté à son grand dam, pour 125 000 euros (153 000 euros avec les frais). Le musée Guimet a également préempté une paire de garnitures de hampe en bronze pour 105 000 euros avec les frais, cinq fois l’estimation basse. Un Asiatique dans la salle a acheté pour 420 000 euros sans les frais un autre lot phare, un vase tripode Liding, estimé de 150 000 à 250 000 euros.