Troublé par l’idée vertigineuse que tout ce qui régit notre vie n’est que le fruit d’une série de hasards, Yann Vanderme cherche sans relâche des façons de déjouer les contingences. Il entreprend alors des séries d’actions dont l’incohérence n’a d’équivalent que l’obstination avec laquelle l’artiste persiste dans son entreprise. Il s’est illustré en s’obligeant durant trois ans à réaliser des activités à 33 % : monter la tour Eiffel à 33 % ; manifester contre le CPE à 33 % ; se couper les cheveux à 33 % (Faire les choses à 33 %, 2006-2009). Modifiant par-là les conventions qui dirigent nos façons d’agir – et qui, à bien y penser, ne sont pas moins absurdes que celles qu’il invente –, il décide par la suite de faire semblant : semblant de dormir, de téléphoner dans une cabine, de dire au revoir sur le quai d’une gare (Faire semblant, 2007-2009). Une autre série, dont la distinction n’est…
Yann Vanderme : « Et là, on réalise que ça va être pire »
Yann Vanderme est diplômé de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy et de l’École supérieure d’art de Grenoble. Là, Gianni Motti l’a durablement marqué, l’incitant à agir dans l’espace public et sans spectateur. Depuis, il n’a eu de cesse de s’imposer des protocoles artistiques au sein de sa propre vie quotidienne. Son installation pour le 60e Salon de Montrouge, en 2015, en témoignait.