Précise, légère et élégante. Telle est en résumé la rétrospective de Bertrand Lavier orchestrée par le conservateur Michel Gauthier au Centre Pompidou, à Paris. Précise, car en à peine une cinquantaine de pièces, elle restitue la cohérence des « chantiers » toujours ouverts par l'artiste, souligne ses légers glissements et courts-circuits. Évitant toute tentation chronologique ou typologique empesée, elle distille des narrations, mieux, des conversations, suggérant les croisements de logiques. Pour restituer les allers-retours de Lavier, sa justesse économe et sa manière narquoise de pervertir les classifications pures, une scénographie au cordeau offre aux visiteurs de multiples points de vue, comme autant de clés. L'ensemble revêt de fait une touche primesautière, presque hédoniste, conforme à l'artiste. « Du goût, mais pas trop de gras », résume Michel Gauthier.
D'entrée de jeu, le protocole Lavier est mis en place avec la question de la greffe, des objets superposés, des objets peints, des signatures…