Dans un email daté de vendredi 16 octobre, Christian Deydier annonce sa démission immédiate du Syndicat national des antiquaires (SNA). « Ne me reconnaissant pas dans les décisions et la ligne politique de nos dirigeants, je n’ai d’autre solution que de quitter le SNA », écrit-il. Depuis son éviction en juillet 2014 de son poste de président du SNA, et l’élection quelques mois plus tard de son successeur, Dominique Chevalier, le torchon brûle entre l’antiquaire et le syndicat, auquel il a intenté un procès pour contester son départ forcé. « J’avais été élu pour faire une Biennale [des Antiquaires], pas une “annale”, je n’ai plus rien à faire dans le syndicat », nous a confié samedi Christian Deydier. L’ancien président du SNA (pendant dix ans au total) est en effet opposé à l’annualisation de la Biennale, votée tout récemment. Il se dit également sceptique sur le choix de Reed Expositions France pour gérer l’organisation de la nouvelle manifestation. « Ils ont bouffé la FIAC, ils boufferont le syndicat », nous a-t-il déclaré. « J’ai tourné la page du SNA », ajoute-t-il. Ne faisant plus partie du syndicat, participera-t-il encore à la prochaine Biennale des antiquaires et aux salons annuels qui suivront ? « Tout dépend s’ils s’ouvrent à des non-membres », glisse-t-il. À 65 ans, l’antiquaire en arts asiatiques affirme vouloir se consacrer à ses projets personnels, et notamment à la version en mandarin du livre qu’il vient de publier en anglais, Understanding Ancient Chinese Bronzes, sa grande spécialité. L’ouvrage lui a été commandé, affirme-t-il, par le gouvernement chinois pour être proposé dans les musées de l’Empire du Milieu, afin de renforcer les connaissances des ressortissants de ce pays. Ce livre à la fois technique et didactique recensant les formes produites sous les dynasties successives, contient un chapitre qui s’intéresse aux faux anciens qui, selon Christian Deydier, continuent d’apparaître aux enchères et qui parfois atteignent des prix records…