Comme l’explique Joseph Baillio, spécialiste de l’artiste et co-commissaire de l’exposition, des dizaines de textes ont été consacrés à Élisabeth Louise Vigée Le Brun au cours des trente dernières années, mais tous citent les mêmes images « icônes », et parfois même des tableaux non authentiques. L’exposition permet de découvrir un œuvre beaucoup plus vaste et protéiforme, inspiré par la peinture nordique, l’art antique ou la sculpture qui lui était contemporaine. Surtout, la peinture prend véritablement le pas, pour la première fois, sur les Souvenirs de l’artiste, écrits rédigés très tardivement « si enchanteurs et souvent trompeurs », comme l’écrit Stéphane Guégan dans l’essai le plus brillant du catalogue. Il n’en demeure pas moins que Vigée-Le Brun parvint, par son seul talent, à se hisser à un niveau social rarement égalé, devenant l’intime de tout ce qui comptait dans les cours européennes, à Versailles bien sûr où elle fut une proche de Marie-Antoinette, des Polignac, de Vaudreuil et d’Artois, mais aussi en exil à partir de 1789, lorsqu’elle…
Vigée Le Brun, la plus grande portraitiste du XVIIIe siècle au Grand Palais
L’exposition « Élisabeth Louise Vigée Le Brun 1755-1842 » aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris est la première rétrospective française consacrée à la plus grande portraitiste du XVIIIe siècle. L’exposition, qui sera également présentée au Metropolitan Museum of Art à New York et au musée des beaux-arts du Canada à Ottawa, réunit près de 150 œuvres dont nombre de toiles jamais exposées ou inédites telles Le Concert espagnol (collection particulière), unique autoportrait avec son époux, ou l’extraordinaire portrait de La Dugazon dans le rôle de Nina ou la Folle par amour (collection particulière).